Le destin d’une mauvaise herbe :
Saviez-vous qu’avant d’être une mauvaise herbe, l’ortie était un légume à part entière ? Elle figurait déjà, il y a 2.000 ans, dans une soixantaine de recettes du naturaliste romain Pline L’Ancien. C’était un légume le plus consommé avec les épinards. Cultivée dans les jardins jusqu’au XIXème siècle, elle fut peu à peu chassée de nos assiettes avec l’arrivée des légumes rapportés des colonies.
Elle devint alors synonyme de pauvreté car cuisinée seulement en période de disette.
Elle est désormais consommée pour ses feuilles surtout (parfois ses racines) pour les animaux d’élevage, pour le jardin comme purin ou encore comme fertilisant dans le compost.
On utilise également ses fibres pour le textile, tout comme le chanvre : filets de pêche, torchons, linge, toile de tente (durant la seconde guerre mondiale).
Description de l’ortie :
C’est une plante herbacée qui mesure environ 60cm voire plus. Ses feuilles triangulaires et dentelées sur les bords sont recouvertes de longs poils urticants. Ses racines poussent en réseau.
L’ortie pousse en colonie dans les régions tempérées du Monde.
Les bienfaits de l’ortie
Un vrai cocktail de santé !
Anti-fatigue hors pair avec une teneur exceptionnelle en vitamines A, B1, B2, C, E (feuilles), K et en phosphore, bore, manganèse, zinc, cuivre, magnésium, potassium, calcium et fer, elle est l’un des aliments les plus toniques.
Elle est également constituée de silice assimilable (fixation du calcium, lutte contre l’arthrose, participe à l’immunité), de glucoquinine (action hypoglycémiante), d’histamine (acide aminé), d’acétylcholine (mémoire et apprentissage), de sérotonine sur les poils urticants (hormone de la sérénité et de régulation de l’humeur) et de lectines (immunomodulateur).
La richesse de l’ortie en protéines est par ailleurs bien réelle : elle en contiendrait en effet 22,5 % de son poids sec. Certains annoncent même 40 % (ce qui serait le cas pour les orties adultes réservées au bétail). En tout état de cause, elle jouit d’un très bel apport équilibré en acides aminés.
Enfin, l’ortie arrive en tête des aliments antioxydants (grâce aux flavonoïdes), juste avant la myrtille ou le chou rouge.
Voici les propriétés pharmacologiques de l’ortie :
- Diurétique
- Anti-inflammatoire
- Reminéralisante
- Tonique voire adaptogène
- Détoxifiante des métaux lourds
- Stimulante de la thyroïde
- Action sur les glandes surrénales en les tonifiant et en irrigant les reins / surrénales
- Immunomodulatrice
- Hypoglycémiante
- Hémostatique et circulatoire à la fois
Selon la pharmacopée française, elle est indiquée pour :
- Les insuffisances rénales, goutte, rhumatismes, arthrite, arthrose, lithiases rénales et biliaires
- Les tendinites
- L’ostéoporose, fractures, chute de cheveux, ongles cassants
- Fatigue physique et psychique
- Saignements de nez
- Mauvaise circulation sanguine
- Maladie de Basedow, goître
L’ortie : un aliment qui s’adapte !
L’ortie n’est pas amère mais douce, suave et moelleuse. Crue ou cuite, elle se prête à de nombreuses préparations culinaires :
- A la vapeur
- Simplement poêlée à l’huile d’olive accompagnée de quelques oignons
- En délicieux pesto
- En soupe onctueuse
- En coulis pour garnir quiches et tartelettes
- En lasagnes
- Dans le pain
- En purée de pommes de terre
- Et même en gelées et confitures !
Recette de pesto d’ortie :
Ingrédients : feuilles d’ortie, huile d’olive, amandes, sel, poivre et herbes aromatiques (ciboulette ou persil)
Préparation :
- Mélanger les feuilles d’ortie avec le reste des ingrédients en adaptant les quantités au nombre de feuilles d’ortie et de la consistance souhaitée puis mixer le mélange
- Conserver dans un bocal le pesto et le recouvrir d’un peu d’huile après chaque utilisation afin d’éviter l’oxydation et ainsi allonger la durée de conservation
Autant de raisons pour regarder l’ortie d’un œil différent !
Crédit Texte : Marion, Naturopathe au Château du Launay
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