Le jeune a le vent en poupe depuis quelques années pour tous les bienfaits qu’il confère à l’organisme. Consultez notre article sur les bienfaits d’un séjour en cure jeûne. Il existe toute sorte de jeune : jeune hydrique, jeune intermittent, jeune sec… et chacun avec des adaptations différentes, des bienfaits spécifiques, des conseils individualisés pour vous correspondre au mieux.
Focus sur le jeune intermittent qui existe sous différentes versions :
- Jeune 5 : 2 c’est-à-dire s’alimenter normalement dans la semaine et jeûner le week-end pendant 2 jours
- Jeune à temps restreint 16 : 8 ou 18 : 10 : c’est-à-dire 16 h de jeune par jour au minimum voire 18 heures de jeune par jour. C’est celui auquel nous nous intéressons dans cet article.
Qu’en est-il exactement ? Convient-il à toutes et tous ? Quels sont les conseils à adopter ? Vous saurez tout sur les avantages du jeûne intermittent et ses inconvénients.
Qu’est-ce que le jeune intermittent précisément ?
C’est le fait de faire une pause alimentaire de 16 ou 18 heures dans sa journée, c’est-à-dire sauter le petit déjeuner ou le diner pour intégrer la nuit comme une pause alimentaire. Le jeune intermittent le plus pratiqué est celui de 16/8 : 16 heures de repos digestif (sans manger) et 8 heures en s’alimentant. La version de 18/6 est aussi possible : 18 heures de repos digestif (sans manger) et 6 heures où il est possible de s’alimenter.
Dans le cas où le petit déjeuner serait choisi comme période de jeune avec un jeune de 16 heures : l’idée est de déjeuner à 12 h, de diner à 20 h au plus tard pour manger de nouveau au déjeuner du lendemain à 12 h au plus tôt.
Si le jeune choisi est de 18 heures, le diner sera pris à 18 h au plus tard pour un déjeuner le lendemain à 12 h.
Dans le cas où le diner serait sauté, l’idée est de déjeuner à 16 h au plus tard pour une reprise alimentaire avec le petit déjeuner à 8 h le lendemain.
Le tout étant de consacrer un repos digestif de la durée de jeune intermittent choisi.
Il s’agit d’une pause digestive, donc sans aliments solides consommés. En revanche, il est essentiel de boire : eau, eau florale et tisanes sont indispensables pour favoriser le travail d’épuration de l’organisme.
La consommation d’excitants n’est pas compatible avec cette pratique car ils nuisent aux bienfaits du jeune : pas de chocolat chaud, de thé ni de café pendant le jeune.
Quels sont les avantages du jeûne intermittent ?
Plusieurs avantages du jeûne intermittent existent par exemple :
- Facile à mettre en place et compatible avec une vie sociale, professionnelle, le jeune intermittent permet même de faciliter l’organisation des repas
- Il n’existe pas de palier de descente avant ce jeune ni de palier pour la reprise alimentaire
- Les bénéfices apportés sont proches de ceux du jeune hydrique de bien-être (comme le séjour cure jeûne proposée au château).
- Autolyse des cellules abimées ou des maladies pour la reconstruction de nouvelles cellules
- Un autre avantage du jeune intermittent est la régulation de la production d’insuline
- Geste santé préventif : améliore les troubles digestifs, lutte contre la fatigue
- Une meilleure capacité adaptative est aussi un avantage du jeûne intermittent : développement de l’hormèse, c’est-à-dire que l’organisme subit un « stress » qui va lui permettre d’être plus réactif en cas de nouveau stress.
- Augmentation de la sécrétion de l’hormone de croissance, qui permet le renouvellement de nos cellules et nos tissus
- Repos digestif pour que l’organisme se focalise sur toutes ses autres fonctions que la digestion : c’est une épargne d’énergie qui est redirigée vers l’élimination des toxines et toxiques par les émonctoires (portes de sortie des déchets de l’organisme). À noter que selon les repas, la digestion consomme 30 à 70 % de notre énergie
- Réduction calorique dans la journée, ce qui protège du vieillissement cellulaire
- Prévention contre la prise de poids : une perte de poids est souvent constatée
- Sommeil de meilleure qualité
- Une meilleure concentration est aussi un avantage majeur du jeûne intermittent.
Quels sont les inconvénients du jeûne intermittent ?
Plusieurs inconvénients du jeûne intermittent existent par exemple :
- Le jeune intermittent peut accentuer les troubles du comportement alimentaire : boulimie, anorexie, orthorexie… Même pour des personnes qui ne présentent pas de troubles du comportement alimentaire, il peut arriver qu’en sautant le petit-déjeuner, certain.e.s n’arrivent pas à s’arrêter de manger au déjeuner ou développent une obsession mentale pour l’alimentation. Dans ce cas, je vous conseille de reprendre une alimentation au petit-déjeuner.
- L’équilibre alimentaire repose sur 2 repas au lieu de 3, ce qui induit de consommer sainement et de manière équilibrée pour avoir tous les apports sur une journée. Si cela n’est pas respecté, des carences alimentaires peuvent apparaitre et donner lieu à des troubles de santé.
- Un inconvénient du jeûne intermittent est la hausse du cortisol : si le corps n’a pas d’énergie pour produire de l’énergie au petit-déjeuner, il sait en créer lui-même, ce qui induit une hausse du cortisol, l’hormone du stress. En cas de tempérament stressé et/ou nerveux, il peut y avoir une aggravation des manifestations.
- La hausse de production de cortisol va freiner celle de la progestérone (qui est une hormone féminine) et cela est aussi un inconvénient majeur du jeûne intermittent : cela peut entrainer un déséquilibre entre les œstrogènes et la progestérone et créer ou accentuer le syndrome pré-menstruel chez la femme. Les symptômes ressentis : migraines, sensibilité aux seins, pertes blanches entre deux cycles, absence ou retard de règles…
- Avec l’augmentation du cortisol et la baisse de la progestérone, la thyroïde peut diminuer son activité et entrainer des troubles comme la fatigue, la chute de cheveux, la frilosité, des troubles de la mémoire, de la concentration et du sommeil…
Existe-t-il des contre-indications à ce type de jeune ?
Les contre-indications au jeune intermittent sont similaires à celles du jeune hydrique de bien-être ; cependant, certaines exceptions peuvent être faites en accord avec votre naturopathe et/ou votre médecin selon le type de pathologies :
- Grossesse, allaitement, nourrisson, enfant, adolescent
- Anorexie mentale
- Grands sous-vitaux
- Dépressifs, psychotiques, phobiques
- Dénutrition extrême, maigreur extrême
- Personnes nerveuses ou stressées
- Athérosclérose cérébrale avancée
- Hyperthyroïdie décompensée
- Insuffisance rénale ou hépatique sévères (cirrhose par exemple)
- Diabète de type I
- Arythmie cardiaque
- Épilepsie
- Dépendances aux drogues et à l’alcool
- Ulcères importants de l’estomac ou duodénum
- Cardiopathie et insuffisance cardiaque
- Cancers en cours d’évolution
- Sclérose en plaques
- Épuisement
- Pathologies avec médications lourdes : augmentation effets des médicaments
Conseils pour bien mener son jeune intermittent
Pour répondre aux besoins physiologiques de l’organisme et au principe de la chrono-nutrition, je vous recommande plutôt de sauter le diner et de consommer un petit-déjeuner riche en lipides et protéines. Dans tous les cas et avant de commencer à pratiquer le jeune intermittent, je vous conseille de faire un bilan avec un.e naturopathe pour définir vos objectifs, adapter le jeune et vous accompagner dans la transition.
Le jeune intermittent présente de nombreux bienfaits et s’insère parfaitement dans une vie riche et active. Cependant, il n’est pas adapté à toutes et tous, tout est une question d’individualisation, le principe même de la naturopathie.
Écrit par Marion Baudy
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